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Dark (3 saisons)

Une série allemande qui traite de boucles temporelles et qui se fait remarquer par la critique ? Ça peut intriguer. Et pourtant, l’idée de retour dans le temps est assez casse gueule. La cohérence est primordiale et la mécanique doit servir une histoire et non l’inverse. Mais j’y reviendrais.

 

Tout avait pourtant bien commencé. Une première saison où les réalisateurs nous font voyager à travers plusieurs générations. Il faut dire qu’ils ont drôlement bien bossé leur sujet. Il y a même un arbre généalogique qui a été crée pour que l’histoire reste cohérente. Et tout du long, il faudrait être sacrément filou pour trouver une erreur dans le machine.

 

Mais de quoi ça parle au fait ? Et bien, dans la petite ville de Tinden en Allemagne, située près d’une centrale nucléaire, les habitants sont en proie à la disparition de plusieurs enfants. Une grotte inquiétante va petit à petit attirer l’attention des protagonistes principaux de l’histoire.

 

On va alors se balader d’époques en époques, toutes plutôt bien retranscrites et comprendre aussi les enjeux familiaux de chaque famille concernée car chacune a ses secrets cachés et ses zones d’ombre. Tout cela est plutôt bien ficelé et si on se creuse la tête pour assembler les morceaux de l’histoire, on le fait de manière ludique. La seconde saison est elle aussi plutôt réussie mais remet encore des couches de complexité. Peu importe, on suit encore. On en discute après les épisodes et on constate la logique implacable du mécanisme en se demandant quand même où tout cela va nous mener. Du coup, on commence à douter d’obtenir toutes les réponses aux multiples questions qui se sont ouvertes à nous, sachant que la série est programmée sur 3 saisons. Et là, à la dernière phrase de la saison 2, un problème insoluble va surgir. Une phrase clinquante (qui veut impressionner le spectateur) nous annonce qu’on n’a encore rien vu et que la saison 3 va aller bien plus loin encore dans le processus. L’idée que finalement, on va surtout vers le n’importe quoi commence à s’imposer.

 

Et pourtant, j’avais tort. Je crois que je me suis trompé. Il paraît que tout reste cohérent. Mais quoi, tu ne l’as pas vue jusqu’au bout Pierric ? Si. Mais j’ai abandonné au fur et à mesure mon envie de jouer. La faute à plusieurs éléments. Tout d’abord, si les auteurs en ont toujours sous le capot quant à faire fonctionner leur système, ils n’ont plus rien à dire si ce n’est se prendre constamment au sérieux avec des phrases du genre : « Mais le passé ne vaut rien si le présent ne se projette pas dans l’avenir ! ». On sent que ça veut être profond, c’est juste abscons. Et quand en plus, l’apocalypse entre dans la danse, on frise le caricatural.

 

Oui, mais l’ambiance Pierric, elle n’est pas super cette ambiance pluvieuse et glauque ? Et bien c’est le principe de l’alchimie. Quand tout est en symbiose, chaque chose est à sa place. Mais quand la machine déraille, chaque élément se dissocie de l’autre et l’atmosphère générale ne paraît plus être qu’un artifice propre à créer une ambiance. Elle a perdu tout son pouvoir.

 

Enfin, il y a les acteurs. Cette 3ème saison a donné le champ libre aux 2 jeunes de la série. Or, ils sont mauvais tout simplement. Elle, passe tous les épisodes à pleurer. Lui, ouvre la bouche, l’air hébété. Alors, comment ressentir de la magie, de la poésie dans ce final qui se veut émouvant ? Et bien on n’en ressent pas… Comment éprouver cela quand tout du long, l’émotion n’a jamais été voulue par les auteurs ? Pourquoi en éprouver maintenant ?

 

Cette série est bien la preuve qu’une mécanique, aussi bien huilée soit-elle et une bonne ambiance, ne suffisent pas à composer une histoire. Dommage, car à la vue de la première et jusqu’à la moitié de la seconde saison, on se disait qu’il y avait un bon coup à jouer.

 

Disponible sur Netflix.

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